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Le thé en Russie

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Le thé a fait son entrée en Russie au début du XVIIe siècle d’une manière plutôt inattendue ! Le Khan Altyn de Mongolie a offert au tsar Michail Fiodoravitch 65 kilogrammes de thé en guise de remerciement pour de somptueuses fourrures de zibeline qu’il avait reçues. Le tsar, perplexe devant ce geste, a nécessité l’intervention immédiate d’un spécialiste du thé envoyé par le Khan. Celui-ci a eu pour mission d’enseigner à la Cour de Russie l’art de déguster ce breuvage délicat. Dès lors, le thé est devenu la boisson favorite de l’aristocratie russe, avec l’établissement de nombreux comptoirs à Moscou et à Saint-Pétersbourg.

Pendant les hivers rigoureux de Sibérie, les Russes avaient l’habitude de boire de l’eau chaude agrémentée d’écorces de fruits ou d’épices, chauffée dans des bouilloires à tuyau placées sur des braises. Au fil du temps, le thé russe est devenu un ajout courant à cette préparation.

À la fin du XIXe siècle, la Russie comptait déjà une centaine de comptoirs de thé. En 1867, Pavel Michailovitch Kousmicchoff a ouvert sa première boutique à Saint-Pétersbourg et est rapidement devenu le fournisseur officiel du tsar. Il a créé plusieurs mélanges de thé appelés « goût russe », associant thé noir, agrumes et épices.

Aujourd’hui, la Russie, bien qu’elle dispose d’une petite production locale de thé près de la mer Noire, est l’un des principaux importateurs mondiaux de thé, privilégiant notamment les Darjeeling d’Inde. Les Russes apprécient particulièrement le thé noir, souvent servi sous forme de liqueur dans la région de Moscou, accompagné d’une cuillerée de confiture ou d’un morceau de sucre pour adoucir son amertume.

Le thé est ancré dans la vie quotidienne des Russes, et le samovar, utilisé pour le préparer, est un élément omniprésent dans toutes les couches sociales de la société. Inventé en 1730, le samovar est devenu rapidement indispensable dans toute la Russie. Aujourd’hui, le samovar électrique a largement remplacé la bouilloire traditionnelle.